L'Expat'
Nomade
ISTANBUL, ici et là...
Il y a des villes comme des personnes qui se dévoilent lentement, au gré de leurs envies. Au premier abord, elles paraissent sans grand intérêt, trop superficielles ou au contraire trop inaccessibles car trop exubérantes. Il en est absolument ainsi d'Istanbul et de ma découverte de cette ville. J'ai avec cette ville une relation particulière… Au début où je l'ai découverte, je la trouvais trop agitée, trop bruyante, trop anarchique pour moi. Je lui préférais l’Anatolie et Ankara, bien plus calmes et tranquilles à mon goût.
Puis les longs hivers gris moscovites m'ont poussée à rechercher du soleil et de la douceur, alors naturellement et par proximité géographique, c'est vers Istanbul que je me suis envolée régulièrement pendant une année. J'ai alors appris à la découvrir, à rester des heures bloquée dans ses embouteillages, à flâner dans ses ruelles loin du centre effervescent et touristique, à prendre le vapur pour traverser le Bosphore et explorer d'autres quartiers. C'est alors que je suis tombée sous le charme de la rive asiatique et plus particulièrement de Üsküdar, Kadiköy et Beykoz.
La tour Kiz kulesi vue depuis Üsküdar
Vue de Beykoz
Désormais lorsque je suis à Istanbul, l'un de mes plus grands plaisirs est de prendre le vapur à Eminönü pour me rendre à Üsküdar et y manger un Balık ekmek avant d'aller me promener le long du quai et me laisser bercer par le chant des goélands et le rythme du Bosphore. Ces petits plaisirs simples m'enchantent et ce sont eux qui contribuent si bien à la magie d'Istanbul.
Bien sûr on pourra dire de cette ville que c'est une métropole complètement dingue avec un trafic horrible, une population sans cesse croissante... cela dit, on y trouve des endroits qui sont de vrais havres de paix, de verdure et de calme. Mais pour cela il faut prendre son temps, marcher beaucoup à la découverte de petites ruelles, petits passages où s'ouvrent des parcs avec des cafés... Bref, cette ville a une poésie qui lui est propre et toutes ces découvertes ne se font pas en un jour, en un séjour.
Balik ekmek et jus frais de grenade
Küçüksu Kasri à Beykoz
Même si ma préférence va à la rive asiatique d'Istanbul, j'aime aussi sa rive européenne avec un coup de coeur pour Sarıyer et ses vieilles maisons en bois. Ce district a comme un côté alangui, presque une vie de village au milieu de cette agitation permanente. Quand je me promène à Sarıyer, j'adore admirer ces façades et imaginer la vie des habitants là, au XIXè siècle.
Mais la rive européenne c'est aussi tout le côté historique de la ville avec ses mosquées, le palais Topkapı, la Tour de Galata, mais pour moi désormais c'est surtout le Grand Bazar où j'aime aller déambuler des heures entières, me perdre dans le dédale de ses ruelles et discuter avec les commerçants... même si souvent je n'achète rien. Et le dimanche matin, j'adore venir au Bazar Egyptien (aussi appelé Marché aux épices) pour m'enivrer de l'odeur des épices et repartir avec un petit sachet de loukoums pistache et noix de coco.
Après cinq mois de vie en Turquie, à Ankara, je prends toujours autant de plaisir à me rendre dans cette ville et à en découvrir, chaque fois, de nouveaux aspects. En conclusion je peux dire que "mon" Istanbul n'est vraiment pas celle des guides touristiques, mais c'est celle qui a su me charmer et m'attirer à elle.
A vous donc de vous laisser séduire et d'inventer "votre" Istanbul !
Mis à jour le 24/02/2019