top of page

SIBERIE,  ALTAI - hiver 2011-2012

Doutes en tout genre !

05/12/2011

 

Et voilà, à quelques jours du départ les doutes et les questions me sautent dessus comme une nuée de mouches sur un pot de miel ! Pourquoi vais-je tout là-bas ? Après quoi est-ce que je cours ainsi ? Qu’est-ce qui me pousse sans cesse à partir ? A quoi bon encore un voyage... en plein hiver, en plus ?

Blablabla mental que je dois vite faire taire !

Excitation et impatience du voyage où se mêle aussi une grande lassitude... Mais dès que tous ces questionnements me submergent, je plonge dans la contemplation de quelques photos... et aussitôt tous les doutes s’évanouissent.

 

 

Voyage nature, voyage en littérature...

16/12/2011

 

Départ demain... et de longues heures d’attente en perspective dans les différents aéroports. Alors pour occuper cette attente, j’ai choisi deux merveilleux compagnons de voyage russes : Boris Pasternak et Fédor Dostoïevski. Un voyage au cœur de la nature russe, un voyage en littérature aussi. Je vais commencer avec Les Pauvres gens de l’ami Fédor. Et puis pour les dix heures de bus qui m’attendent, je demanderai à Boris de me tenir compagnie. Ah, Le Docteur Jivago incarné à l’écran par le séduisant Omar Sharif qui avait fait chavirer mon cœur d’adolescente. Ooooh, aurais-je pour voisin de siège un beau Youri dans ce bus qui m’emportera de Novossibirsk à Gorno-Altaïsk ???

Ben, il est permis de rêver, non ?

 

Que le voyage commence !!!

 

 

Départ... Arrivée... premières impressions

19/12/2011

 

Aéroport de Francfort. Premier sentiment étrange : c’est la bonne direction, mais il y a erreur de pays. Quelque chose dans mon esprit se refuse encore à aller en Russie.

Dans la file d’attente devant moi discutent deux jeunes Mongols. Mon oreille écoute, mon cœur joyeux fait des bonds. Derrière moi, à gauche, à droite, ça cause russe. Je suis assaillie. Je dois bien m’y résoudre je ne vais pas en Mongolie, mais en Sibérie. En route donc vers la fédération de... non, non, non, surtout ne pas prononcer ce mot.

Altaï, attends-moi, j’arrive.

 

Six heures du matin ; arrivée a l’aéroport de Novossibirsk. Première étape : changer quelques euros en roubles pour prendre le bus. Comme nous arrivons de Moscou, nous avons atterri au terminal des vols domestiques, donc pas de bureau de change. Je me renseigne au bureau d’information ou, bien sûr, la charmante femme qui me répond ne parle pas autre chose que russe... vols domestiques, of course ! Heureusement une jeune fille qui m’a entendue vient à ma rescousse en anglais. Bon, alors je dois aller au terminal B, celui des vols internationaux, mais pour y entrer je dois passer le contrôle des bagages où un cerbère tous crocs dehors accueille les voyageurs avec des aboiements furieux. Il vocifère après les passagers... à la peau, sans doute, pas assez claire à son goût. Ici quand on regarde les destinations, on peut lire : Douchanbé, Bichkek, Bakou, Tachkent, Astana... Kirghizes, Ouzbèkes, Kazakhes sont traités avec mépris par cet employé. Pauvre grand-mère ouzbèke qu’il rudoie sans ménagement.

Derrière l’écran de contrôle officie une femme à l’air plus avenant. C’est à elle que je m’adresse pour lui faire comprendre que je viens d’atterrir (c’est le moins qu’on puisse dire !) et que je veux juste changer de l’argent. Elle s’absente, m’accompagne au bureau de change... qui est ferme, frappe à la vitre, ce qui met sa collègue de méchante humeur.

Et voilà, roubles en poche je peux prendre le bus, puis ensuite le métro.

Station de métro, pas de plan, rien pour se repérer. A la caisse je demande à l’employée comment aller à la station Retchnoy vokzal. Adorable, elle me confie à un passager qui descend à cette station. Super galant, il me propose de porter mon sac.

Arrivée à la station, me faut encore trouver la pension dans laquelle j’ai réservé... vingt minutes à demander, tourner en rond avec 20 kg sur le dos, redemander, car personne ne semble connaitre... Il fait -25 avec un sale petit vent sournois qui pique et pénètre mon jean. Brrrr... je claque des cuisses. Finalement j’ose demander au policier qui fait la circulation... et qui se tourne à 180 degrés et me montre le bâtiment, juste là. Sauvée.

Je découvre l’endroit et ma logeuse, une prof de russe à la retraite qui d’emblée décrète que si je ne parle pas russe, je le comprends (j’aurais pas du lui dire bonjour en russe, ça m’apprendra). Que le génie des langues slaves soit loué. Grâce à ma connaissance de la langue tchèque, je saisis plus ou moins ce qu’elle me raconte.

 

 

Découverte...

19/12/2011

 

Aujourd’hui j’ai pris le temps de découvrir un peu Novossibirsk. Pas plus séduisant que ça au premier abord...  mais chose positive, il fait 10 degrés de plus qu’hier, youpi, un p’tit -15, quoi, hé hé !

Ce matin, j’ai pris un antique tramway pour aller à la gare routière et j’ai pu apercevoir l’équivalent des quartiers de yourtes à Ulaanbaatar. Suffit juste de remplacer les yourtes par des isbas aux planches toutes tordues.

Ca y est, j’ai mon billet de bus pour Gorno-Altaïsk... dix heures route et je vais enfin découvrir l’Altaï. Je déborde d’allégresse!!!

Ah oui, en faisant la queue à la gare routière, mon fantasme de croiser un sosie du beau Youri Jivago est largement retombé... rien vu qui lui ressemble, même vaguement.

On verra demain...

 

 

Oulala... j’y suis arrivée !

21/12/2011

 

Et bien voici, je suis à Oulala, je devrais plutôt dire à Gorno-Altaïsk. Dans le bus point de Youri pour compagnon de voyage, mais une mamie toute emmitouflée dans un long manteau de fourrure d’un splendide roux... qui a du décimer une famille entière de renards ! Je ne sais pas comment ils font tous ces passagers pour rester emmaillotés dans leurs manteaux, mais moi je transpire à grosses gouttes dans ce bus surchauffé, d’autant que je suis assise juste au-dessus du chauffage ! C’est un bermuda et des tongs que j’aurais du prendre !!! A la moindre pause, je saute dehors me refroidir un peu, hé hé ! Je vous promets que durant tout le voyage je n’attendais que ces pauses bénéfiques pour faire redescendre la température de mon corps qui se croyait dans la forêt tropicale !

 

Après 9h30 de route, où je n’ai rien pu voir à travers les vitres gelées du bus (paradoxe, moi je crevais de chaud et la grand-mère à côté de moi, gelait contre la vitre), me voici débarquée à la gare routière où Natalia est venue me chercher. Super accueil avec une grosse accolade, un big free hug, le bonheur total. Froid dehors et cœur chaud à l’intérieur. Et hop, re-bus, de ville celui-là, pour aller jusqu’à l’appartement où je vais loger.

 

Natalia me fait vite faire le tour du propriétaire et me laisse m’installer... Bon, alors ici une p’tite description s’impose. Je ne peux pas dire que ce soit vraiment "gemütlich" (les germanophiles comprendront ce que je veux dire), ou cosy... une entrée-salon, une cuisine-salle-de-bain-toilettes, deux chambres, une déco complètement kitch avec des dessus-de-lit indescriptiblement froufrouteux, hé hé !

La première chose qui me vient à l’esprit c’est : "mais qu’est-ce que je fous là ?!" Bon, on verra ça demain, mes vertèbres ont besoin de s’allonger pour réfléchir.

 

Demain rendez-vous à l’université avec Natalia à 11 heures... En attendant, je choisis mon lit dans l’une des chambres (chaque chambre en compte deux) et ZZZzzzZZZzzz... quand un violent et sonore biiip biiip me réveille !!! C’est l’alarme anti-feux (3 détecteurs par pièce, faut pas négliger la sécurité !!!) Mais j’vous promets, j’ai rien fumé, moi... pas même la moquette... de toute façon elle ne donne pas vraiment envie de la contempler de plus près !

Vite, me rendormir, nan mais !

 

 

Pas une minute de répit...

22/12/2011

 

Une nuit très... biiiip... alarmante... j’suis vannée dès le matin ! Saletés de détecteurs, attendez un peu que je m’occupe de vous !

Bon, alors me rappeler où est l’université. Natalia me l’a expliqué hier, c’est facile dès que je vois le bâtiment de la piscine, la fac c’est à côté.  En sortant de l’immeuble, à droite puis à gauche et tout droit... et là, en effet je ne peux pas manquer la "bazegne"... encore une fois merci au Génie des langues slaves ! (c’est le même mot en tchèque).

 

Un seul bâtiment, tout bleu et blanc... maintenant j’ai complètement oublié où se trouve le bureau de Natalia si ce n’est qu’il est au dernier étage. Mais, coup de chance je tombe dessus immédiatement ! Elle m’accueille toujours aussi chaleureusement, me présente sa collègue et me demande si j’ai faim. Moui... on file au resto-U... qui ne ressemble en rien à ce que vous pouvez avoir connu ou à ce que vous pouvez imaginer. Il s’agit d’une cantine où des femmes vous servent les plats qui ont été cuisinés "comme à la maison". Alors un repas entre une Sibérienne et une Française, ça donne un truc un peu bizarre : sans rien dire, la première se demande pourquoi la seconde mange si lentement et pose tout plein de questions, la seconde se demande pourquoi la première expédie le repas aussi vite et se dit que c’était pas la peine de manger ensemble si c’est pas pour causer.

 

Retour au bureau de Natalia où nous avons rendez-vous avec Tatiana, ma prof de russe. Présentation et hop, sans tarder on s’installe dans une petite salle et au boulot. Pffff... DEUX heures intensives. J’ai les neurones en surchauffe... parce qu’apprendre le russe sur la base de l’anglais, c’est du sport ! (Hé, que ceux qui me connaissent bien, cessent de se marrer!)

Tatiana est super, elle carbure à fond et au rythme où on va, mon cerveau va imploser. Dès le début elle me dit bien qu’elle n’est pas russe mais altaïque (suis pas sûre qu’on dise ainsi), c’est sûr qu’avec ses yeux rieurs bridés on ne s’y trompe pas ! Moi j’aurais envie de lui poser des tas de questions sur sa culture... mais elle ne parle pas anglais ni allemand... Motivation de plus pour apprendre le russe !

 

Après ça, shopping au supermarché pour remplir le frigo et p’tite pause à l’appartement, parce qu’ensuite je dois retrouver Natalia qui doit m’accompagner pour me montrer quelque lieux utiles (comme le cybercafé d’où je vous écris... et que je n’ai réussi à retrouver qu’aujourd’hui !).

 

Retour at home... où je me cuisine ma première soupe sibérienne aux pelmenis... miaaam !

 

Une journée bien remplie...

 

Et puis c’est là, au moment de m’endormir que tous les doutes reviennent en foule... Après quoi je cours, pourquoi suis-je ici, est-ce que ça valait vraiment la peine de venir, vais-je enfin avoir les réponses que je cherche ??? ... Découragée, je tente de trouver le sommeil...

 

 

Université aller-retour...

23/12/2011

 

Pour une journée remplie ce fut une journée extrêmement bien remplie ! Ce matin présentation aux étudiants de la France et de l’Allemagne, de mon expérience... en allemand, ou questions en tout genre fusent. Un super moment d’échange... que je ne suis pas prête d’oublier ! Et forcément LA question que j’attendais : "pourquoi êtes-vous ici, dans l’Altaï ?" Pas moyen d’y échapper ni de me dérober... je n’allais quand même pas leur dire que c’est pour le climat que je suis venue... Donc j’ai fait court et leur ai dit que c’est la Mongolie qui m’a menée jusque chez eux. Aucun étonnement, ils écoutent et comprennent... ça fait du bien de ne pas être vue comme une joyeuse dingue en quête de chimère. Le même jeune homme qui m’a posé cette question insiste : "qu’est-ce que vous attendez alors de votre venue ici ?" Oh, il a l’art de poser les bonnes questions ! Si seulement je le savais !

Réponse : "je ne sais pas exactement, je laisse venir ce qui se présentera." Merci du fond du cœur à ce jeune homme qui en posant ses questions m’a obligée à trouver mes réponses.

 

Ensuite direction l’autre bâtiment de l’université, faculté de littérature - 20 minutes de marche - pour mon cours de russe avec Tatiana. Ouh là là, quel rythme effréné ! Hier on a étudié le présent, aujourd’hui le passé et hop quelques prépositions au passage, le singulier, le pluriel... Pffff... Et comme je ne prends pas de cours durant le week-end, elle m’a donné de quoi m’occuper !

 

Et re-vingt minutes de marche, retour au premier bâtiment où j’ai été invitée par les étudiants à assister à leur fête de Noël allemand qu’ils ont préparé avec leurs profs respectifs. Des enfants d’une école primaire sont également conviés car ils étudient aussi l’allemand. Les différents groupes ont interprété des sketches à propos de Noël, d’autres des chants, certains se sont déguisés, d’autres encore ont préparé des pâtisseries typiques du Noël allemand... Un superbe travail qu’ils sont fiers de montrer avec une joie manifeste et un peu d’appréhension pour certain(e)s... parce qu’un jury note les prestations.

Une très chouette ambiance, vraiment... jamais vu ça dans nos universités françaises !

 

 

Quel Noël !!!

24/12/2011

 

Ca pour un réveillon de Noël, c’était un réveillon !

 

Pour ce soir, Natalia m’avait réservé une belle surprise : d’abord repas au resto avec un de ses amis (Tchagat) et une amie de celui-ci qui est australienne (Citt). Ensuite, on traverse la rue pour aller au théâtre national rendre visite au manageur dudit théâtre. Oh là là, quel accueil !!! Il fait froid dehors, mais quelle chaleur dans les cœurs ! Et bien sûr, comme le veut la coutume, on porte des toasts... au cognac... chacun son tour. Heureusement ce n’est pas de la vodka, donc on n’est pas obligé de boire cul sec. N’empêche, d’expérience maintenant je sais que je ne dois pas vider trop vite mon verre sinon il va se remplir sans même que j’ai eu le temps de faire "ouf".

Toutes les personnes présentes, exceptées Natalia, Citt et moi, sont des natifs de l’Altaï, je veux dire altaïques, et dans leurs propos tant de bonté à notre égard, de souhaits chaleureux et authentiques. A travers leurs paroles je sens tellement de sincérité que ça me touche jusqu’au fond de l’âme. Impossible de vous décrire tout ça ici... Mais c’est un Noël que je n’oublierai pas, parce que j’ai reçu le plus beau, le plus touchant et émouvant des cadeaux : la beauté du cœur humain !!! Et ces toasts portés sont autant de cadeaux reçus, loin de la foire commerciale occidentale, qui demeurent plus longtemps que tous les biens matériels.

Et ce soir dans mes yeux clignotent les guirlandes scintillantes de ces mots échangés, j’accroche au sapin de mon cœur en guise de boules tous ces sourires partagés.

 

 

Un p’tit tour à la montagne...

28/12/2011

Ca s’est décidé d’un coup comme ça, sans prévenir, le matin pour l’après-midi. Et hop me voici partie avec Tchagat et Citt en route pour Tchemal (чемал), un village situé non loin de la rivière Katoun. Un gros village tout blotti dans une superbe vallée.

Accueil super chaleureux dans une pension tenue par trois sœurs (Les Trois sœurs... normal en Russie, non ?!) : Ludmilla, Irina et Roufina... et Slava le mari de Ludmilla.

Au soir Tchagat repart pour Gorno-Altaïsk... reste que les filles à la pension.

 

Pfff... comment vous résumer ces trois jours assez denses, je dois l’avouer ! Nous avons reçu, reçu, reçu... tant par l’accueil des gens que par les paysages qui s’offraient à nous.

 

Je vous livre juste quelques premières impressions en vrac : premier jour de grande tristesse pour moi qui n’arrive pas à trouver un équilibre dans ce village où deux cultures se croisent. Je ressens tellement la population russe comme colonisatrice... et pourtant Ludmilla et ses sœurs sont tellement adorables avec nous. Je ne trouve pas non plus de connexion avec la nature, ici quelque chose semble avoir disparu... ce que je trouvais si vivant, si vibrant en Mongolie fait défaut ici.  C’est désespérant à pleurer !!!

Deuxième jour : superbe excursion avec Ludmilla et Slava. J’admire la beauté des paysages que le soleil illumine, c’est grandiose ! Une petite église posée sur un rocher au milieu de la rivière Katoun... on reprend la route juste pour quelques kilomètres et on va se balader sur une île de la rivière. Je laisse Ludmilla, Citt et Slava grimper sur un pont de singe et passer de l’autre côté, je reste au bord de l’eau, j’écoute son chant sous la glace, comme un murmure, une invitation à mêler ma voix à la sienne. Et doucement quelque chose vibre en moi, un appel, léger, perceptible, à peine... alors je sors ma guimbarde de ma poche et joue... et enfin, oui enfin je ressens cette terre... je sais et je comprends...  C’est au-delà des mots...

 

Voilà... le reste de ma rencontre avec cette terre est encore à venir...mais le lien, désormais, est établi.

 

Le programme pour les prochains jours n’est pas fixé... hé hé ! Ce qui doit venir viendra...

Mais j’ai annulé ma visite de Barnaul pour rester plus longtemps ici... comme me l’a suggéré la Katoun.

 

 

Retour en ville

29/12/2011

Et voila, aujourd’hui c’était une journée en ville... avec reprise de mes cours de russe. Et nom d’un blini, Tatiana a mis le paquet : révisions de ce qu’on a déjà étudié... en 15 minutes chrono, puis on enchaine avec les déclinaisons. (Oh, j’en vois un qui se marre derrière son écran parce qu’il se souvient sans doute combien j’avais de difficultés avec les déclinaisons latines). Et j’ai tout plein d’exercices à faire pour demain... ça s’appelle des vacances, ça ?! hi hi hi !!!

 

Après ces trois journées de calme et de nature, le contraste m’a épuisée... même si Gorno-Altaïsk est une petite ville bien tranquille.

 

Alors, hier soir Citt et moi avons passé une soirée super sympa et elle a dormi à l’appartement... parce qu’elle ne réussissait pas à joindre Tchagat !

C’est incroyable comme une rencontre toute récente peut devenir intense et profonde en seulement quelques jours. Peut-être parce que nous sommes allées à l’essentiel : pourquoi nous sommes ici, dans l’Altaï... et que nous avons une vision du monde assez proche.

Sinon, c’est reparti comme l’hiver dernier en Mongolie... attendre un coup de fil qui décidera, ou non, d’une rencontre... et surtout ne pas s’accrocher à cette attente, et accepter que la rencontre puisse ne pas avoir lieu !!!

L’Altaï sera-t-il aussi mon autre école de la patience ???

 

A suivre...

 

 

Fin du voyage... départ pour Koch-Agatch

30/12/2011

 

Encore une fois tout s’est fait en vitesse. Un sms, un coup de fil de Citt et je décide de les accompagner, elle et Tchagat, à Koch-Agatch, dans le Haut-Altaï à la frontière avec la Mongolie et le Kazakhstan. Ils passent me prendre à 15 heures, j’ai tout juste le temps d’appeler Natalia pour l’informer de mon départ, de ranger et nettoyer l’appartement et de faire mon sac. Précipitation. Et puis sms, "they are running on altai time, Sophie you have time"...  Oh, oh "altai time", ça veut dire qu’on ne sait pas quand on va partir... comme le dit la chanson, aujourd’hui peut-être ou alors demain... Finalement, la voiture arrive vers 16 heures... mais juste avec Citt et un jeune collègue de Tchagat que l’on doit rejoindre à son  bureau... où il a commencé à fêter le nouvel an avec un autre collègue et le vice-ministre de l’éducation. Et les festivités ne font que commencer !!! Coule, coule, vodka, petite eau rusée, remplis les verres... et tourne la tête et le cœur des hommes. Les deux filles que nous sommes restant sobres... Ni vu ni connu on verse du thé dans nos verres à la place de la vodka ou du cognac qui alternent joyeusement !

Ca se poursuit ainsi jusque dans la soirée. Impossible désormais d’envisager partir ! Ce sera donc pour demain... grâce à l’insistance de Citt qui secoue gentiment Tchagat.

 

Après une courte nuit, nous voici donc en route. C’est parti pour presque 500 km à travers la montagne... Pause déjeuné chez une femme que Tchagat connaît. On se retrouve dans l’arrière-cuisine d’un magasin où l’on nous sert un délicieux plat de viande que Citt et moi engloutissons avec délectation... d’autant plus que nous n’avons pas dîner la veille ! Après la question rituelle : "pourquoi êtes-vous dans l’Altaï ?" Citt et moi recevons chacune une paire de moufles en feutre en cadeau de nouvel an. Merveilleuse générosité spontanée !

Et on repart... puis nouvel pause à Ongudaj (village à mi-chemin de Gorno-Altaïsk et Koch-Agatch) où Tchagat veut juste saluer Danil, un de ses amis chaman. Et hop, c’est reparti pour boire. Vin rouge... français, cette fois-ci !

Re-voiture... avec notre chauffeur kazakh qui peste après Tchagat à cause de tous ses arrêts.

 

Nuit. On arrive à Koch-Agatch. Je ne vois rien du paysage, mais suis bien contente d’être enfin arrivée.

Maya, une amie de Tchagat, nous accueille avec un gros plat tout fumant de viande de mouton. Slurps ! Un délice ! Je retrouve des impressions gustatives mongoles... Doigts qui plongent dans la viande... miam !!!

 

Nuit noire. On étale les matelas et les duvets dans la pièce principale et rideau sur mon cerveau épuisé et mon ventre repu. Demain il fera jour...

Finalement je ne rencontrerai aucun chaman durant ce séjour dans l'Altaï. A force d'avoir eu trop d'attentes, je suis peut-être passée à côté d'une partie de mon voyage, mais c'est cela que j'ai appris : voyager SANS attente et se laisser surprendre !

bottom of page