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UN CHOIX PAS EVIDENT... ET POURTANT !


Retour sur huit mois de vie à Ankara et une décision pas facile à prendre, mais qui avec le recul, me semble avoir été la meilleure qui soit. En effet, au fil des mois le travail dans ce lycée bilingue est devenu de plus en plus insupportable, car la mauvaise foi, l’incompétence et le harcèlement y étaient quasi quotidiens, ajoutez à cela le manque de respect et de travail de nombreux élèves et c’en fut trop pour moi et ma santé ! Devoir aller à l’hôpital à trois reprises et devoir m’arrêter autant de fois en seulement quelques mois, ça ne m’était encore jamais arrivé et ça a été un signe pour moi pour dire stop à tout cela !

Jamais je n’avais enseigné de cette manière ni dans de telles conditions – si l’on peut appeler vraiment cela enseigner d’ailleurs ! J’ai donc pris la décision de démissionner de mon poste pour le 1er mai… comme un brin de muguet que je me serais offert à moi-même. Malgré tout, j’ai fait quelques belles rencontres dans cette école tant au niveau des collègues que de certain.e.s élèves et c’est uniquement cela que je veux en retenir désormais.

Mais à part ça, j’aime toujours autant ma vie en Turquie, la gentillesse des habitants, la douceur de cette terre et tout ce qui me reste encore à explorer dans ce pays.

Bref, dernier jour de travail et dès le soir même je m’envole pour Istanbul retrouver l’une de mes meilleures amies que je n’ai pas vue depuis 3 ans. J’ai besoin d’être loin d’Ankara et de cette école et ce long week-end de mai tombe merveilleusement bien. Les retrouvailles avec S. sont un vrai bonheur et visiter Istanbul ensemble est un plaisir que nous partageons sans retenue. Evitant les longues files d’attente pour les musées, nous choisissons plutôt de nous balader à Eminönü, Üsküdar et Kadıköy, nous laissant aller au rythme des vapurs, puis nous passons une journée sur l’île Büyükada à profiter de cette oasis de calme et de verdure. Et durant ce séjour nous faisons aussi honneur à la cuisine turque. Et comme c’est bon de savourer cette amitié retrouvée !


Istanbul

Ces quelques jours à Istanbul, ont encore plus renforcé l’opinion positive que j’ai de cette ville, j’aime son ambiance, sa qualité de vie et peut-être devrais y emménager… Après ces quatre superbes jours passés ensemble, nous nous quittons à l’aéroport : elle s’envole pour le Luxembourg et moi pour Moscou. Je vais retrouver la capitale russe et mon amie D. pour une semaine.

Après 2 jours dans cette ville, j’ai l’impression de ne l’avoir jamais quittée. Je retourne pour quelques heures, en visite, à l’école allemande où mes anciens élèves me demandent si je vais revenir l’année prochaine. L’accueil là, y est tellement chaleureux que je finis par douter… il manque toujours un.e prof de français pour la prochaine rentrée… et je me demande si je ne quitterais pas la Turquie pour revenir enseigner dans cette école que j’ai vraiment appréciée. Mais il y a ces longs hivers gris et froids que je ne supporte plus… En attendant de trouver la réponse à ce dilemme, je profite à fond de Moscou et du beau temps du chaud printemps russe. Avec D. nous sortons, nous nous promenons en ville et allons dîner au Bardak, notre resto turc favori. Et là aussi l’accueil est chaleureux et amical, comme si je retrouvais de vieux amis.

Le 9 mai, le jour de la victoire de la Grande guerre patriotique, je me promène dans une ville calme et retrouve Kasim, mon ex prof de turc à qui j’ai rapporté des lokoums d’Istanbul et le soir je rejoins des ex-collègues pour une soirée resto… une fois encore au Bardak et je suis heureuse de leur faire découvrir cet endroit. Et bien sûr, l’un d’eux me demande pourquoi je ne reviens pas puisque je n’ai plus de travail en Turquie.

Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à la fin ?! Me sentir tant appréciée me fait du bien au moral et chaud au cœur et je crois qu’après ces mois si difficiles à Ankara, j’en avais plus que besoin.

Le 10 mai, je me promène seule dans la ville et me rends sur la Place Rouge que j’affectionne tant, cet endroit me fait du bien, je m’y sens en paix et je me pose à la terrasse d’un café pour réfléchir tranquillement à ce que je souhaite vraiment : revenir à Moscou pour un job et des élèves que j’aime ou rester en Turquie pour un pays que j’adore. Alors je me remémore les hivers moscovites, la grisaille, les couches de vêtements qu’il faut empiler sur soi… mais je pense aussi à D., à notre fabuleuse amitié, à nos sorties, nos longues conversations, nos promenades et j’avoue que tout ceci me manque terriblement à Ankara où je n’ai pas cet équivalent.


Moscou, la Place Rouge en hiver

Quatre tasses de thé plus tard, mes idées sont plus claires et je sais que je ne pourrais pas revenir vivre à Moscou, j’aime trop la Turquie, cette terre qui m’apaise et où je me sens enfin « chez moi ». Tant pis si je n’y ai pas encore de travail, j’ai confiance, cela viendra. Et pour le moment je vais profiter de ce temps de repos qui m’est offert pour remettre ma santé en ordre, pour découvrir d’autres facettes d’Ankara, pour apprendre réellement le turc et me mettre enfin, peut-être, à écrire…

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